Transition : un collectif de partis politiques rejette le chronogramme « déraisonnable » des autorités

Le Cadre d’échange des partis et regroupements politiques pour une transition réussie au Mali a publié, ce dimanche 02 janvier un communiqué sur le chronogramme de la transition transmis à la CEDEAO. Dans le document, la junte militaire dirigée par le Colonel Assimi Goïta prévoit de rester au pouvoir jusqu’en décembre 2026.

 -maliweb.net- 6 ans et 6 mois. C’est la durée cumulée de la transition selon le Cadre d’échange des partis et regroupements politiques pour une transition réussie au Mali se référant à la proposition de chronogramme envoyée par les autorités de la transition à la CEDEAO. Le collectif de partis politiques porte plusieurs griefs contre ledit chronogramme.

 Le chronogramme viole, selon le cadre, la Charte de la transition. En plus, dénonce-t-il, il n’a pas fait l’objet de discussions au Mali et ne saurait être en aucun cas une aspiration profonde du peuple malien. « Par conséquent, le cadre rejette ce chronogramme unilatéral et déraisonnable », peut-on lire dans le communiqué signé par plusieurs partis et regroupements politiques notamment Ensemble pour le Mali (EPM) président par Bocary Tréta; Yelema de l’ancien Premier ministre Moussa Mara ; le Morema de Me Kassoum Tapo.

Des grincements de dents…

La nouvelle de cinq années supplémentaires demandées par les colonels de Kati a fait grincer les dents. Le volcanique Issa Kao Djim, 4e vice-président limogé du Conseil national de la Transition est le premier a haussé le ton. « 1000 personnes dans une salle, ce n’est pas le peuple », dit-il. «Ce qui peut sauver rapidement le Mali, c’est d’aller au plus vite aux élections », a-t-il affirmé dans une récente vidéo.

« On est en train de tuer la démocratie en donnant le mauvais exemple », s’énerve le chroniqueur Ras Bath.  Ce dimanche, au meeting de soutien à l’opposant Oumar Mariko en détention pour des propos contre le Premier ministre, Ras Bath se lâche : « Vous investissez 2 milliards FCFA dans une campagne électorale sans aucune certitude d’être à Koulouba. On est en train de montrer qu’on peut avoir un mandat en faisant un coup d’Etat ».

Dans leur communiqué, le cadre rappelle aux autorités de la transition leur mission principale : «créer les conditions d’un retour rapide à l’ordre constitutionnel ». Le cadre les exhorte ainsi au respect de la charte de la transition et de leurs engagements pris devant le peuple malien et les partenaires du Mali.

 Ce choix des autorités de la transition de recourir à la date maximale proposée par les Assises donne raison aux détracteurs des assises qui y ont vu un rassemblement pour prolonger la transition.  Le cadre dénonce une « confiscation du pouvoir par la force et la ruse », et se réserve le droit d’user de tous les moyens légaux afin que les principes démocratiques ne soient liquidés.

Mamadou TOGOLA/maliweb.net

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